Les nouveautés du mois de juin 2018


Alessandro Baricco "Smith & Wesson"traduit de l'italien par Lise Caillat, éditions Gallimard,
160 p
Cette pièce de théâtre en 2 actes a pour cadre les chutes du Niagara où se rencontrent en 1902 Tom Smith et Jerry Wesson. L'un rédige des statistiques météorologiques, l'autre repêche les corps engloutis. Un troisième personnage, Rachel Green, une journaliste du sensationnel, prête à tout pour obtenir un scoop, cherche à les entraîner dans un projet loufoque : être la première à survivre à un plongeon du haut des chutes du Niagara. Il suffit de se glisser dans un tonneau, défier les lois de la physique et... sauter.

Nicolas Beuglet "Complot", éditions XO,    496 p 
Hôpital psychiatrique de Gaustad, Oslo. À l’aube d’une nuit glaciale, le corps d’un patient est retrouvé étranglé dans sa chambre, la bouche ouverte dans un hurlement muet. L'inspectrice Sarah Geringën se trouve confrontée à une série d'énigmes troublantes  : pourquoi la victime a-t-elle une cicatrice formant le nombre 488 sur le front ? Que signifient ces dessins indéchiffrables sur le mur de sa cellule ? Pourquoi le personnel de l’hôpital semble-t-il si peu à l’aise avec l’identité de cet homme interné depuis plus de trente ans ? Commence alors pour Sarah une enquête terrifiante qui la mène de Londres à l’île de l’Ascension, des mines du Minnesota aux hauteurs du vieux Nice.

Jean-Paul Didierlaurent "La fissure", éditions Diable Vauvert, 336 p
Dernier représentant d'une entreprise de nains de jardin rachetée par une holding américaine, Xavier Barthoux mène une vie bien rangée entre la tournée de ses clients, son épouse, son chien et sa résidence secondaire des Cévennes, dont il vient juste d'achever de payer l'emprunt. Mais quand il découvre une fissure sous la vigne qui couvre le mur de la maison, c'est tout son univers qui se lézarde... Animé par une unique obsession, réparer la fissure, il entreprend un périple extrême et merveilleux jusqu'à l'autre bout du monde. 

Christian Guay-Poliquin "Le poids de la neige", éditions L'Observatoire", 260 p
Que s’est-il passé dans cette lointaine région noyée dans la forêt, qu’une longue panne d’électricité condamne peu à peu à la vie sauvage ? Dans les villages, la vie s’est comme arrêtée. Bloqués chez eux par les intempéries, les habitants ne peuvent plus se déplacer, les réserves alimentaires s’épuisent, les liens de la communauté se disloquent dans les soupçons et les disputes. Une sombre demeure abandonnée abrite sur les hauteurs un jeune mécanicien victime d'un accident et un vieil homme échoué là par hasard. Le roman nous raconte le face à face quasi hypnotique de ces deux hommes sans lien aucun, réunis par les circonstances.

Angela Huth "Valse Hésitation" traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff, éditions Quai Voltaire,
228 p
Clare et son second mari vivent séparément. Désabusée par deux  expériences conjugales malheureuses, la jeune femme se désintéresse des hommes jusqu'à ce qu'elle rencontre Joshua à une fête. Si, le lendemain, elle hésite encore à essayer de le retrouver, ce sont les encouragements de sa nouvelle amie, Mrs Fox, croisée sur un banc à Hyde Park, qui achève de la convaincre : «Prends un amant, l’exhorte-t-elle. Mieux vaut avoir un amant quand on est jeune qu’une névrose quand on est vieille.» Clare va suivre le conseil...

Arnaldur Indridason "Passage des ombres", traduit de l'Islandais par Eric Boury, éditions Métailié, 304 p
Troisième volume de la trilogie des Ombres, du nom d'un quartier de Reykjavik qui au tournant des années 40 assemblait taudis, bars à soldats et commerces illicites. 
De nos jours, un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. Il semble avoir été étouffé sous son oreiller. Dans ses tiroirs, des coupures de presse sur la découverte du corps d'une jeune couturière dans le passage des Ombres en 1944, pendant l'occupation américaine. L’ex-inspecteur Konrad décide de mener une double enquête sur ces deux meurtres distants d'une soixantaine d'années...

Agnès Ledig "Dans le murmure des feuilles qui dansent", éditions Albin Michel,
389 p

Ce sixième roman d'Agnès Ledig a pour cadre la forêt vosgienne. Il  transporte le lecteur dans deux histoires, qui  interagissent entre elles, avec quatre personnages touchants et fragiles. D'un côté, une handicapée entre en contact avec un procureur, de l’autre un garçon visite son petit frère à l’hôpital. La romancière a voulu redonner tout son sens au mot "bienveillance" que tout le monde utilise aujourd’hui. Elle juge ce mot essentiel et le rapproche du terme gentillesse qui est parfois tourné en dérision.


Antoine Laurain "Millésime 54", éditions Flammarion, 284 p
Un soir de septembre 2017, à Paris, quatre voisins que le hasard a réunis ouvrent et partagent une bouteille de beaujolais 1954. Le lendemain matin, les rues ne sont plus tout à fait les mêmes, ni les autobus, ni les commerces, ni les gens. Un délicieux parfum d’autrefois flotte sur la ville. Et pour cause, ils se sont réveillés dans le Paris de 1954. Une idée que l'auteur est allé chercher dans les albums de Doisneau et Brassaï. "Il y avait quand même dans ces années 50 une certaine douceur de vivre, un certain charme", déclare-t-il.

Edouard Louis, "Qui a tué mon père", éditions Le Seuil, 96 p
Le roman s’organise autour de souvenirs de l'auteur, souvenirs qui sont comme des instantanés brefs, suscités – lors d’un retour du fils auprès de son père –, par la vision de ce qu’est devenu celui-ci : un corps en lambeaux, souffrant, détruit.  Il travaillait à l'usine. Un accident du travail lui a broyé le dos. Il ne peut plus travailler. La douleur et l'ennui finissent par prendre toute la place. Plus tard, il devra reprendre le travail malgré la douleur. Balayeur dans une ville loin de chez lui, dos courbé, pour 700 euros par mois. Le  romancier vise à montrer comment la politique a physiquement détruit son père. : "L'histoire de ton corps accuse l'histoire politique".


Mathieu Menegaux "Est-ce ainsi que les hommes jugent ? ", éditions Grasset, 234 p
La vie de Gustavo  et celle de sa famille vont basculer au petit matin à 6h, lorsque la police débarque  pour perquisitionner leur domicile. De lourdes accusations pèsent sur Gustavo. Les policiers sont sûrs de leur coup, les preuves sont évidentes. Il est embarqué sans ménagement. L’appartement est mis sans dessus dessous. En lisant le livre, vous saurez si effectivement Gustavo est coupable ou pas. Mais là n'est pas l'essentiel. Le principal intérêt de ce roman  réside dans la description du rouleau compresseur qui se met en route une fois que l’affaire commence. L'auteur nous entraîne dans une histoire d’autant plus inquiétante qu’on peut imaginer qu’elle pourrait arriver à n’importe qui.

Dolores Redondo "Tout cela je te le donnerai"traduit de l'espagnol par Judith Vernant, éditions Fleuve, 704 p

Alors que Manuel Ortigosa est en pleine écriture de son nouveau roman, deux policiers viennent frapper à sa porte. Son mari, Alvaro, vient de mourir dans un accident de la route. La douleur laisse bientôt la place à la stupeur. Manuel apprend qu'Alvaro  avait le titre de marquis et appartenait à une puissante famille de Galice, les Santo Tomé. Il se rend alors dans la maison natale de son mari, bien décidé à comprendre qui était l’être qu’il pensait connaître mieux que quiconque. Mais là-bas, il comprend rapidement que ce clan familial, fortement attaché aux traditions et à la religion, cache de terribles secrets.

Anne Tyler "Vinegar Girl", traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Cyrielle Ayakatsikas, éditions Phébus, 192 p 
L'auteur revisite à sa sauce la comédie "La mégère apprivoisée" de Shakespeare, dans laquelle Baptista souhaite à tout prix marier sa fille aînée à un opportuniste qui s’amusera à la "dresser. Dans "Vinegar Girl" Kate (Catharina chez Shakespeare) est une célibataire endurcie qui tient la maison où vivent sa soeur et son père d’une main de fer. Lorsque son père, scientifique, lui demande d’épouser son assistant de laboratoire avant que son visa n’expire, la jeune femme s’offusque et ne compte pas se laisser faire. Entre questionnements et affirmations féministes, humour absurde et intrigue bien ficelée,  le roman offre un contre-pied piquant à la bien-pensance américaine.



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