Les nouveautés du mois de juin 2017

Metin ARDITI "Mon père sur mes épaules", éditions Grasset176 p

Metin Arditi consacre ce livre à son père, mort il y a vingt ans : en pèlerinage dans les Grisons, où ce dernier  aimait aller, à sa table de travail, dans un bar d’hôtel. Au fil des souvenirs, l'auteur réalise que l'homme était faillible, avec un égoïsme démesuré et une distance affective permanente. D'où une accumulation de déceptions, de trahisons et de refus qui auront raison de cette volonté de magnifier le père. Cependant, Metin Arditi lui garde une reconnaissance infinie pour lui avoir permis d'être ce qu'il est maintenant et d'avoir ainsi, avec ses leçons de grande sagesse, façonné sa réussite.


Alain BLOTTIERE "Comment Baptiste est mort", éditions Gallimard, 208 p

C'est le récit du débriefing d'un enfant de 14 ans qui vient d'être libéré après avoir été enlevé avec ses parents et ses frères par des djihadistes. Il en résulte un dialogue à l’aveugle, son interlocuteur n’a ni nom ni visage, le lecteur ne sait pas s’il s’agit d’un psy, d'un policier ou d’un agent des services. Le mystère qui entoure Baptiste est levé, petit à petit. Derrière les mots de l’adolescent encore enfant, derrière le traumatisme qui ne se dit pas, derrière les choses qui ne se racontent pas, le lecteur est amené à comprendre ce gamin, les événements par lesquels il est passé, lui et sa famille.Prix Décembre, prix Jean Giono et prix Mottart de l’Académie française 2016


Françoise BOURDON "Les sentiers de l'exil", éditions Calmann-Levy, 496 p

Dans les Cévennes, à la fin du XVIIe siècle, l'histoire d'une famille protestante qui vit depuis des générations sur le même domaine. La révocation de l'édit de Nantes en 1685 constitue pour les Bragant un véritable séisme : les membres de la famille sont happés dans un tourbillon d’aventures et de drames, pourchassés par la haine mais sauvés par l’amour aussi…




Collectif sous la direction de Richard MIGNEAULT "Crimes au musée", éditions Druide, 424 p

Dix-huit femmes écrivains, québécoises, françaises et belges ; les dix-huit musées de leur choix et des crimes sans frontières ! Pour notre plus grand plaisir, elles s’approprient ces lieux où le calme règne et en font, chacune à sa  façon, la scène d’un crime. Elles dénaturent ce monde de tous les imaginaires en transformant les œuvres qui s’y trouvent en témoins de la violence, de l’horrible et du machiavélique...



René FREGNI "Les Vivants au prix des morts" éditions Gallimard, 192 p

Ce roman commence à la manière d'un texte de Jean Giono : lumières du matin, garrigues, ode aux oiseaux... Et puis surprise, l'arrivée d'un ancien détenu des Baumettes, fraîchement évadé de Tarbes, et qu'a connu le narrateur dans un atelier d'écriture vient faire exploser la symphonie pastorale !



Lydia GUIROUS "Allah est grand la République aussi", éditions Jean-Claude Lattès, 242 p

L'auteure est issue de l'immigration et a grandi en France, dans la banlieue de Roubaix après que ses parents aient quitté l'Algérie en prise à des troubles sanglants. Dans ce livre, qui oscille entre récit et manifeste, elle raconte son parcours, les nombreux obstacles sur son chemin et apporte sa contribution née de ses observations et de l'éveil de sa conscience politique. De son point de vue, et c'est certainement ce qu'il faut retenir, seul un principe strict de respect de la laïcité dans l'espace public est encore à même de garantir l'équité du terrain offert par la République et préserver le libre arbitre de chacun.



Adam HASLETT "Imagine que je sois parti", traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier, éditions Gallimard, 448 p

C'est l'histoire d'une famille qui au fil des années lutte contre le poids de la dépression nerveuse qui affecte deux des siens. Chacun des membres de la famille raconte en alternance cette  douleur qu’ils portent ou qu’ils supportent, qu'ils  vivent , traversent et  combattent ensemble. Malgré leurs défauts, leurs différences et parfois leurs incompréhensions mutuelles, c'est ensemble qu'ils se battent pour veiller les uns sur les autres. Cela donne un roman profond, lucide, parfois sombre, mais aussi traversé par  des moments de grâce, tant l'amour qui règne dans cette famille est lumineux.


Olivier  ROLIN "Baïkal-Amour", éditions Paulsen, 192 p

L'auteur raconte sa traversée de la Sibérie jusqu'au Pacifique, non pas à bord du mythique Transsibérien mais de l'autre ligne moins connue, le Baïkal-Amour. Le récit qu'il nous livre est passionnant et souvent bouleversant car le Baïkal-Amour, surnommé le train du goulag, c'est aussi un voyage à travers le passé tragique de la Russie.


Anurhada ROY "Sous les lunes de Jupiter", traduit de l'anglais (Inde) par Myriam Bellehigue, éditions Actes Sud, 320 p

Le livre commence par l’évocation lointaine d’un massacre et de la disparition de toute la famille du personnage principal, Nomi, quand elle était petite fille en Inde. Vingt ans plus tard, alors qu'elle a été adoptée et élevée en Norvège, son retour sur les lieux de son enfance la met en contact avec une petite dizaine de personnages dont les destins s’entrecroisent et qui tous, à des degrés divers, dissimulent un lourd passé ou sont confrontés à de douloureuses interrogations sur leur identité. La souffrance est la chose la mieux partagée du monde, semble dire la  romancière, et affronter son passé est une épreuve aussi pénible que nécessaire.
       


Francis SCOTT FITZGERALD "Je me tuerais pour vous" et autres nouvelles inédites, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marc Amfreville, éditions Grasset/Fayard, 480 p

Écrits dans les années 1930, jamais publiés, les textes qui composent ce recueil mettent en lumière la profonde mélancolie et l'ironie, souvent cruelle, du célèbre auteur américain. Lucide à l’extrême, observateur aigu de son temps et de l’évolution des mœurs, il joue, en virtuose, de son style vif et mordant. Il excelle à saisir l’instant, à capturer l’esprit du lieu, à rendre la légèreté des conversations où les répliques fusent.



S.K. TREMAYNE "La menace", traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Valérie Malfoy, éditions Presses de la Cité, 380 p

Ce thriller débute à la manière d'un conte de fées :  Rachel épouse David Kerthen, un bel et brillant avocat. Loin de Londres et de ses années de célibat elle y gagne le grand amour, la richesse, un sublime manoir en Cornouailles et un beau-fils affectueux, Jamie. Une existence parfaite en apparence. Mais la jeune femme déchante rapidement. Les lieux, hantés par l'ombre de Nina la première épouse de David, ressemblent à une sinistre prison. L'atmosphère devient étouffante le jour où Jamie commence à faire des prédictions dérangeantes... 


Fred VARGAS "Quand sort la recluse", éditions Flammarion, 480 p

Dans ce nouveau roman de Fred Vargas, l'assassin,  serait  une araignée : la recluse, dont la morsure, certes venimeuse, n'est pas mortelle. Et pourtant, la psychose se répand sur les réseaux sociaux. Dans le Sud-Est de la France, des hommes meurent après avoir été mordus par la petite araignée. Leur grand âge les a-t-il rendus particulièrement fragiles, le dérèglement climatique et la pollution ont-t-ils provoqué une mutation génétique des recluses les rendant dangereuses ? Les intuitions  du commissaire Adamsberg vont le conduire à faire le rapprochement entre la recluse, l'araignée, et les femmes qu'on appelait également ainsi au Moyen-Âge parce qu'elles se retranchaient du monde.


Sarah VAUGHAN "La ferme du bout du monde",  traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par par Alice Delarbre, éditions Préludes, 448 p

Cornouailles, une ferme isolée au sommet d’une falaise. Battus par les vents de la lande et les embruns, ses murs abritent depuis trois générations une famille... et ses secrets. Dans ce cadre sublime, L'auteure raconte une très belle histoire de famille sur plusieurs générations avec en arrière-plan une réflexion poignante sur l'amour, la perte, les conséquences ineffaçables de la guerre.


Peter WOHLLEBEN "La vie secrète des arbres", traduit de l'allemand par par Corinne Tresca, éditions Les Arènes, 272 p

L'auteur a passé plus de vingt ans comme forestier en Allemagne où il dirige maintenant une forêt écologique. Prodigieux conteur,  il nous apprend comment s’organise la société des arbres. Les arbres  ressemblent à des communautés humaines. Les parents vivent avec leurs enfants, et les aident à grandir. Les arbres répondent avec ingéniosité aux dangers. Leur système radiculaire, semblable à un réseau internet végétal, leur permet de partager des nutriments avec les arbres malades mais aussi de communiquer entre eux. Et leurs racines peuvent perdurer plus de dix mille ans… Ce  livre s’appuie sur les dernières connaissances scientifiques tout en  multipliant les anecdotes fascinantes. 





Posts les plus consultés de ce blog

Les nouveautés des mois de novembre-décembre 2018

Les nouveautés de mars 2019

Les nouveautés du mois de janvier 2019