Les nouveautés du mois d'octobre 2018


Julian Barnes « La seule histoire », traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Jean-Pierre Aoustin, Mercure de France, 272 p
Tout commence, il y a plus d’un demi-siècle, sur un terrain de tennis de la banlieue résidentielle de Londres. Il suffit à Paul, 19 ans, et Suzan, 48 ans, de disputer un tournoi double mixte pour tomber follement amoureux. Paul est étudiant en droit et il vit chez ses parents. Suzan est mariée à un homme qui la frappe et elle a deux filles. Leur liaison provoque évidemment un scandale.Les deux amants passent outre les ragots de « village », la fureur rentrée d'un mari colérique et s'installent tous les deux dans la capitale. Mais quand se révèle l'alcoolisme de Susan, le nid d'amour se métamorphose en enfer.

Antoine Chainas "Empire des chimères",  Gallimard / série Noire, 672 p
En 1983, dans un petit village français, une fillette disparaît à deux pas de ses copines. Au même moment, une firme américaine envisage d’installer dans ce coin de France un parc à thèmes inspiré d’Empire des chimères, un jeu de rôle au succès mondial. Pour les hommes d’affaires et les élus ­locaux, cette proposition est un don du ciel, et la porte ouverte à toutes les magouilles… Tragédie locale, bouleversement global et mondes alternatifs, Empire des chimères nous entraîne dans un labyrinthe vertigineux dont les ramifications finissent par se rejoindre…

Harkan Coben "Par accident", traduit de l'anglais (U.S.A.) par Roxane Azimi, Belfond, 
360 p
Il y a quinze ans, la vie de Nap Dumas a basculé : son frère jumeau et la petite amie de celui-ci ont été retrouvés morts sur une voie ferrée. Double suicide d'amoureux ? Nap n'y a jamais cru.
Devenu flic, Nap voit resurgir le passé : Rex, leur ami d'enfance, vient d'être sauvagement assassiné. Sur les lieux du crime, les empreintes d'une femme que Nap pensait disparue : Maura, son amour de jeunesse, dont il était sans nouvelles depuis quinze ans. Le choc est total pour le policier.
Celle qu'il aimait serait-elle une dangereuse psychopathe ? Où est Maura ? Et s'il était le prochain sur sa liste ?

Adeline Dieudonné « La vraie vie », éditions l’Iconoclaste, 270 p
1ère sélection Renaudot 2018
Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère est transparente, craintive, soumise à ses humeurs. Avec son frère, Gilles, la narratrice tente de déjouer ce quotidien sinistre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l’arrivée du marchand de glaces. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.

David Diop « Frère d’âme », Seuil, 176 p
2e sélection Goncourt – 1ère sélection Renaudot – 1ère sélection Médicis – 1ère sélection Femina
Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades...

Jonas Jonasson « Le vieux qui voulait sauver le monde », traduit du suédois par Laurence Mennerich, Presses de la Cité, 504 p
Après avoir revisité dans "Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" les dramatiques événements du XXe siècle, le vieil artificier polyglotte a décidé de reprendre du service pour une petite mission : sauver le monde ! Une leçon de géopolitique échevelée, instruite et drolatique.
Tout commence au large de Bali, avec une montgolfière et quatre bouteilles de champagne. Aux côtés de Julius, son partenaire dans le crime, Allan Karlsson s'apprête à fêter son cent unième anniversaire quand... patatras ! Le ballon s'échoue en pleine mer. Voici nos deux naufragés recueillis à bord d'un vraquier nord-coréen. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, il se trouve que l'embarcation, dépêchée par Kim Jong-un, transporte clandestinement de l'uranium enrichi...

Maryam Madjidi « Marx et la poupée », éditions Le Nouvel Attila, 201 p (janvier 2017)
Prix Goncourt du 1er roman 2017 - prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2017 – prix Hors Champ du Réseau Culture et Bibliothèque pour Tous 2018
L’auteure est née à Téhéran, elle y passe ses six premières années avant de rejoindre avec sa mère son père en exil à Paris . À travers les souvenirs de ses premières années, elle raconte l'abandon du pays, l'éloignement de sa famille, la perte de ses jouets - donnés aux enfants de Téhéran sous l'injonction de ses parents communistes -, l'effacement progressif du persan au profit du français, qu'elle va tour à tour rejeter, puis adopter frénétiquement, au point de laisser enterrée de longues années sa langue natale. Dans ce récit qui peut être lu comme une fable autant que comme un journal, Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines comme fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de séduction.

Nicolas Mathieu « Leurs enfants après eux », Actes Sud, 432 p
2e sélection Goncourt – 1ère sélection Médicis
L'été 1992 s'étire dans cette petite ville de l'est de la France, assommant la jeunesse désœuvrée. Ils s'appellent Anthony, Stéphanie, et Hacine, et traînent leurs 14 ans le long d'un ennui prégnant, cherchant désespérément une occupation entre les baignades dans le lac, les fêtes, les copains et les filles. Tous rêvent de partir. Sont-ils condamnés à répéter le même schéma que leurs parents ou pourront-ils s'échapper de ce quotidien lourd qui semble les tirer vers le fond ? Durant quatre étés, nous les verrons grandir, entre désœuvrement et espoir, pour peu à peu s'acheminer vers l'adulte de demain.
La trame est sombre, mais le roman ne l’est pas, porté par l’énergie de ces adolescents qu’il met en scène, la lumière de l’été, électrisé par le désir sexuel, la rage de vivre de ses protagonistes.

Daniel Picouly « Quatre-vingt-dix secondes », Albin Michel, 272 p
2e sélection Goncourt
Que sont ces 90 secondes ? Le temps qu’il a fallu en 1902 au plus grand volcan de la Martinique et au « plus dangereux des Antilles », la montagne Pelée, qui domine Saint-Pierre et sa baie, pour carboniser 29 333 âmes et transformer la ville en décor d’apocalypse.
Mais cette tragédie n’est pour l'auteur que la toile de fond d'un récit flamboyant. Des intrigues romanesques s’y développent, à commencer par l’un des nombreux duels qui se déroulaient dans le décor du Jardin des Plantes. Tout à la fois histoire d’amour façon Roméo et Juliette, décryptage  des manigances politiques locales, le tout épicé de savoureuses tribulations journalistiques.

Catherine Poulain "Le cœur blanc", L'Olivier, 220 p
Comme dans son premier roman « Le Grand Marin », l’auteure se consacre à des hommes et à des femmes dont on parle rarement. Cette fois, ce sont des saisonniers qui vont et viennent, de la vigne aux champs de lavande, des tilleuls aux oliviers.
Pour Rosalinde, c’est l’été de tous les dangers. Dans ce village où l’a menée son errance, quelque part en Provence, elle est une saisonnière parmi d’autres. Travailler dans les champs jusqu’à l’épuisement ; résister au désir des hommes, et parfois y céder ; répondre à leur violence ; s’abrutir d’alcool ; tout cela n’est rien à côté de ce qui l’attend.
L’amitié – l’amour ? – d’une autre femme lui donne un moment le sentiment qu’un apaisement est possible.Mais ce n’est qu’une illusion.
 
Christian Signol "L'été de nos vingt ans", Albin Michel, 224 p
Antoine et Charles préparent le bac lorsque, à l'été 1937 en Dordogne, ils rencontrent Séverine, fille d'agriculteurs. Les deux garçons sont foudroyés par sa beauté et en tombent amoureux, mais c'est avec Charles que Séverine décide de vivre l'amour fou. Antoine s'efface, demeure l'ami douloureux mais fidèle du couple. Tous trois vont se retrouver encore deux étés sur les rives ensoleillées de la Vézère à l'écart du monde et de ses folies avant que la guerre n'éclate. Charles et Antoine reviennent vaincus en juillet 1940 mais ils choisissent la révolte et le combat : à Londres ils intègrent le SOE, une unité d’élite initiée par Churchill. Au cours de missions dans le Sud-Ouest, ils retrouvent Séverine devenue institutrice. Par amour pour Charles, elle décide de s'engager dans la Résistance...

Philippe Torreton "Jacques à la guerre", Plon, 366 p
Le comédien Philippe Torreton avait connu un beau succès avec son roman « Mémé ». Plein d’humanité et d’émotion, porté par une écriture enflammée unique, son nouveau livre, « Jacques à la guerre » ou le roman de son père, est dans la lignée de son best-seller.
Jacques, enfant, a subi la guerre en Normandie. Envoyé en Indochine, l’absurdité du monde lui saute aux yeux. Comment vit-on la violence lorsqu’on est un homme simple aspirant à une vie calme ? C’est ce que Philippe Torreton a choisi de montrer à ses lecteurs.


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