Les nouveautés du mois de septembre 2016

Marc BERNARD "Deux remords de Claude Monet", éditions La Table Ronde, 213 p

L'auteur présente ainsi son livre : "Deux remords de Claude Monet raconte l'histoire d'amour et de mort qui, du flanc méditerranéen des Cévennes au bord de la Manche, de Londres aux Pays-Bas, de l'Ile-de-France à la Normandie, entre le siège de Paris en 1870 et la tragédie de la Grande Guerre, hanta le peintre jusqu'au bout". La première partie "Frédéric" est centrée sur le personnage de Frédéric Bazille, ami de jeunesse de Monet, peintre prometteur mort au combat en novembre 1870, auquel le Musée Fabre de Montpellier vient de consacrer une grande rétrospective. La seconde partie "Camille" est entièrement dédiée à la 1ère femme de Claude Monet, son grand amour et la mère de ses enfants, tôt disparue en 1879. La troisième partie "Claude" nous met en présence du vieil homme, peintre consacré, dans son domaine de Giverny, à l'époque où il crée la célèbre série des nymphéas.
Ce  roman de Marc Bernard fait partie de la première sélection du Prix Renaudot 2016.


Patrick BREUZE "Mon fils va venir me chercher", éditions Calmann Lévy, 291 p

Dans les années 50, une jeune parisienne vient s'installer dans un village de la Vallée du Haut-Giffre. Dans la vieille maison qu'elle a achetée, elle découvre des carnets écrits par l'occupant précédent. Ce dernier, guide de haute montagne, a vécu le pire drame que peut connaître un homme. La jeune femme décide d'en savoir plus et se lance dans une véritable enquête. Mais ce qu'elle va découvrir bouleversera sa vie à jamais.


Donato CARRISI "La fille dans le brouillard", traduit de l'italien par Anaïs Bouteille-Bakobza, éditions Calmann Lévy, 317 p

Le célèbre et médiatique commissaire de police, Vogel, est envoyé dans un petit village des Alpes pour enquêter sur l'enlèvement d'une jeune femme. Ne parvenant pas à résoudre l'affaire, il fabrique un coupable idéal : l'instituteur du village qui du jour au lendemain va tout perdre (honneur, métier, femme et enfants). Mais de sa cellule, ce dernier va préparer minutieusement sa revanche... Un thriller unique sur le pouvoir des médias, dont une adaptation cinématographique est d'ores et déjà prévue.


Abby CLEMENTS "Les divines glaces à l'italienne d'Anna", traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Maryse Leynaud, éditions  Prisma, 332 p

Parce que son compagnon se sent de plus en plus malheureux loin de son pays, Anna qui mène une vie heureuse et bien remplie en Angleterre monte le projet d'ouvrir une gelateria sur la côte amalfitaine. Le challenge est a priori excitant, mais il va réserver à l'héroïne son lot d'embûches et de surprises. Loin des siens - et tout particulièrement de sa sœur Imogène, Anna réussira-t-elle à relever le défi, avec pour seules armes ses recettes de glace onctueuses ? Le roman d'une écriture simple et alerte est construit à la manière d'un puzzle qui prend forme peu à peu sous nos yeux.


Cécile COULON "Le cœur du pélican" en poche dans la collection Points, 260 p

Le personnage principal de ce 4e roman de Cécile Coulon est un adolescent timide qui va se transformer en un champion de course à pied, promis à un avenir olympique. Malheureusement le champion est terrassé par une douleur qui le cloue sur place et s'en suivent pour lui de longues années d'inactivité et d'ennui partagées avec une épouse sans charme. Jusqu'au jour où l'ex athlète majestueux répond à un nouveau défi. En résumé, un joli roman qui raconte le courage et la destinée à la fois banale et extraordinaire d'un homme qui réussit, connait le succès, tombe et se relève...
Ce roman  fait partie de la sélection 2016 du Prix du meilleur roman des lecteurs de la collection Points


Negar DJAVADI "Désorientale", éditions  Liana Levi, 352 p

Kimiâ patiente dans la salle d'attente de l'hôpital Cochin où elle est venue pour une insémination artificielle. Le médecin qui doit la recevoir est en retard. Ce qui lui laisse le temps de laisser remonter les souvenirs d'une enfance iranienne et les événements qui l'ont conduite jusqu'à Paris. 
Ainsi défile sous les yeux du lecteur un étourdissant diaporama : l'histoire des Sadr sur trois générations, les tribulations des ancêtres, une décennie de révolution politique, les chemins de traverse de l'adolescence... Un premier roman très prometteur sur l'Iran d'hier et la France d’aujourd’hui marqué d'une profonde humanité.


 Jean-Paul DUBOIS "La succession", éditions  de l'Olivier, 234 p

Paul Katrakilis est médecin de formation, mais il gagne sa vie en jouant à la pelote basque à Miami. Et il est pleinement heureux jusqu'à un appel du consulat de France lui annonçant que son père, lui aussi médecin, a mis fin à ses jours. Le suicide est en fait dans les gènes de la famille et Paul qui va devoir vider la maison se trouve contraint d'affronter l'histoire de son père et d'endosser une succession beaucoup plus lourde que prévu. Pour l'auteur, la succession est d'ailleurs toujours un fardeau : "C'est une maladie transmissible, la famille et l'héritage. Quoi que vous fassiez, vous allez porter le poids des gens qui vous ont précédé. La famille est assez vicieuse pour vous le transmettre et inconsciemment, vous allez le transmettre", résume-t-il. 
Ce 20e roman de Jean-Paul Dubois fait partie de la première sélection du Prix Goncourt 2016.


Benoît DUTEURTRE "Livre pour adulte", éditions  Gallimard, 256 p

Benoît Duteurtre livre ses souvenirs d'enfance sous forme de nouvelles aux genres et aux histoires mêlées. Il explique ainsi son projet : "Je veux chercher une trace de ce que j'ai vécu. Le monde où nous avons grandi s'efface. C'est un livre de réflexion, de questionnement sur la naissance et sur le déclin. Il est lié à la disparition de ma mère. La mort d'un proche nous fait entrer dans l'âge adulte." D'où le titre de ce roman, à la fois comique et mélancolique, dont un critique a pu dire  qu'il constituait "un bien joli recueil dans lequel tout français de plus de 25 ans peut se reconnaître".
Ce  roman de Benoît Duteurtre fait partie des premières sélections du Prix Renaudot et du Grand Prix du Roman de l'Académie française 2016.


Gaël FAYE "Petit pays", éditions Grasset, 217 p

Auteur compositeur franco-rwandais, Gaël Faye nous propose un roman dans lequel il raconte son enfance au Burundi. C'est le récit du parcours initiatique d'un enfant entre un paradis perdu et l'horreur de la guerre civile suivie des douleurs de l'exil. Malgré la noirceur de l'évocation du génocide rwandais, "Petit pays" délivre un message d'espoir dans une époque qui en a particulièrement besoin. D'où probablement la réussite éditoriale que connaît actuellement ce premier roman.
"Petit pays" qui vient de décrocher le Prix du roman FNAC est également dans les premières sélections des Prix Goncourt, Médicis, Fémina et du Grand Prix du Roman de l'Académie française 2016. 


Valentine GOBY "Un paquebot dans les arbres", éditions Actes Sud, 272 p

Un paquebot dans les arbres raconte comment Mathilde, une gamine frondeuse, face à l’adversité et à la maladie (la tuberculose qui vient de frapper ses deux parents), va prendre en main le destin de sa famille en tentant de redonner dignité à ceux qu’elle aime,  Ce nouveau roman de Valérie Goby constitue une magnifique histoire d’amour et de partage et un très bel hymne à ceux que la vie éprouve. C'est aussi un  formidable instantané de la France au temps des Trente Glorieuses.


Jean-Michel GUENASSIA "La valse des arbres et du ciel", éditions Albin Michel, 299 p

Que s'est-il passé à Auvers-sur-Oise en cette fin de juillet 1890 ? L'auteur nous raconte les dernières semaines de l'artiste chez le Dr Gachet dont il peignit un célèbre portrait. Mais c'est surtout la fille du médecin, Marguerite Gachet, qui est au cœur du roman dont elle est la narratrice. Elle nous livre ici ses mémoires, fictives, à la fin de sa vie en 1949. Qui était-elle cette jeune femme de 23 ans quand elle croise le chemin de Vincent van Gogh à l'été 1890 ? Une idylle a-t-elle pu naître entre eux et les sentiments étaient-ils les mêmes de part et d'autre ? Et que sait Marguerite de la mort de Vincent ? Contredisant la thèse du suicide de Vincent Van Gogh, Jean-Michel Guenassia dresse un portrait plein de vie, d’amour et de lumière de l'immense peintre.


Ayelet GUNDAR-GOSHEM "Une nuit, Markovitch", traduit de l'hébreu par Laurence Sendrowicz, éditions Presses de la Cité, 480 p

Une nuit Markovitch s’appuie sur des faits réels. À la veille de la Seconde Guerre Mondiale, deux hommes - Zeev Feinberg et Yaacov Markovitch - quittent leur petit village de Palestine, pour l’Allemagne. Ils sont envoyés en Europe pour sauver des Juives des griffes de l’Allemagne nazie. L’idée est qu’ils les épousent sur le principe d’un mariage blanc. Puis de retour en Palestine, ils doivent divorcer.  Zeev remplit le contrat, car il veut retrouver la femme qu'il aime Mais Yaacov ne veut pas laisser partir Bella, alors que dernière est déterminée à obtenir le divorce promis. 


Ivan JABLONKA "Laëtitia ou la fin des hommes", éditions Le Seuil, 389 p

Portrait sensible de Laëtitia Perrais, jeune femme de 18 ans, violée, assassinée en Loire-Atlantique au mois de janvier 2011, cet ouvrage, véritable OVNI littéraire, nous propose également une radiographie sans complaisance de la France du début du XXIe siècle. Le fait divers est considéré comme un objet d'histoire. On y traite des inégalités qui divisent les individus dès l'enfance, du rôle des médias, du manque de moyens alloués à la justice, mais aussi de ce mal politique qui consiste à instrumentaliser une tragédie à des fins partisanes.
Ivan Jablonka qui vient d'être récompensé par le Prix littéraire du journal Le Monde est également dans les premières sélections des Prix Goncourt, Renaudot et Médicis 2016.


Serge JONCOUR "Repose-toi sur moi", éditions Flammarion, 427 p

Ludovic est un ancien agriculteur devenu recouvreur de dettes dans les banlieues parisiennes. Chaque jour il visite des imprévoyants qui se sont laissés déborder par la consommation frénétique. Le soir il regagne son logement et sa cour d'immeuble partagée avec des gens qui ne lui ressemblent pas : des bobos qui eux vivent côté rue, version chic et chère, et qui exercent des métiers ronflants et valorisants. Aucune raison de se croiser et encore moins de se dire bonjour de part et d'autre de la cour, jusqu'au jour où apparaît la lumineuse Aurore qui travaille dans la mode. A priori, entre la styliste un peu mondaine et le rustre musclé, on imagine mal que puisse naître la moindre relation. Le pouvoir romanesque de Serge Joncour va nous prouver le contraire.
"Repose-toi sur moi" est dans la première sélection du Prix Fémina 2016.


 Emma-Jane KIRBY "L'opticien de Lampedusa", traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Mathis Mézard, éditions des Équateurs, 167 p

L'auteur est journaliste à la BBC radio. Au cours d'un reportage en méditerranée à Lampedusa, elle rencontre l'opticien de l'île italienne, un homme honnête et tranquille que rien ne prédisposait à s'intéresser au drame des migrants. Pourtant un jour, au cours d'une promenade en mer, avec sa femme et des amis, il rencontre la tragédie et prend conscience de son rapport à l'autre, à tous les autres. Du témoignage bouleversant de cet homme, la journaliste tire un texte court mais puissant, témoignage restitué à la première personne, selon le principe que les anglo-saxons désignent par l'appellation de "narrative non fiction".


Simon LIBERATI "California girls", éditions Grasset, 339 p

Le massacre de l'actrice Sharon Tate - l'épouse du cinéaste Roman Polanski alors enceinte de huit mois - et de quatre de ses amis, à Los-Angeles en août 1969, est une des affaires criminelles américaines les plus célèbres. Elle marque la fin de l'innocence des années hippie avec l'émergence  au sein  de ce milieu a priori non violent d'une icône noire, Charles Manson, le commanditaire du crime. Simon Liberati livre dans ce roman choc une approche bouleversante de l'affaire, en retraçant les déambulations meurtrières des quatre jeunes filles adeptes de la secte de Charles Manson.
"California girls" fait partie de la première sélection du Prix Renaudot 2016.


Henning MANKELL "Les bottes suédoises", traduit du suédois par Anna Gibson, éditions du Seuil, 355 p

Ultime roman de l'auteur décédé il y a un an, ce roman constitue une suite indépendante au livre précédent de Mankell "Les chaussures italiennes". Fredrik Welin, médecin à la retraite, vit reclus sur une île de la mer Baltique. Une nuit, la maison héritée de ses grands-parents brûle. Ces circonstances dramatiques vont le conduire à revisiter son destin mais aussi à reprendre goût à la vie.


Laurent MAUVIGNIER "Continuer", éditions de Minuit, 239 p

La critique littéraire de l'hebdo Telerama présente ainsi le thème du dernier roman de Laurent Mauvignier : "chevauchée de la dernière chance pour une femme et son ado paumé dans la splendeur sauvage des montagnes kirghizes". Sous les allures d'un roman d'aventures (un voyage à cheval aux milieux de paysages splendides mais ardus), "Continuer" revêt également une dimension intimiste en nous parlant tout à la fois du réapprentissage d'une relation mère-fils et d'un itinéraire de réappropriation de soi.
"Continuer" fait partie des premières sélections des Prix Goncourt, Médicis et Fémina 2016.


Yasmina REZA "Babylone", éditions Flammarion, 219 p

C'est l'histoire d'une "fête de printemps", entre amis intellos bourgeois vieillissants qui tourne au drame à cause d'un banal malentendu  : Jean-Lino va étrangler sa femme Lydie pour une histoire de poulet et de coup de pied au chat. Cette tragédie apparaît comme un vaudeville à l'envers. Le crime est sordide et pourtant le lecteur est entraîné à rire souvent - et un peu méchamment - tout au long d'un récit en flash-back orchestré par la voisine du dessous. 
"Babylone" figure dans les premières sélections des Prix Goncourt et Renaudot 2016.


Karine TUIL "L'insouciance", éditions Gallimard, 528 p

Le titre est trompeur car ce roman prend le contre-pied de la légèreté. Karine Tuil interviewée sur Europe 1 le revendique : "C'est un livre qui raconte la fin de l'insouciance. Je l'ai écrit en partie pendant l'année 2015 qui a été ensanglantée par les attentats, une période très dure..." L'ambition de Karine Tuil  a été de proposer un roman ancré dans le réel, dans lequel elle fait s'entrecroiser au fil du récit quatre personnages qui nous entraînent dans les zones grises de la société française contemporaine : Romain, un lieutenant revenu traumatisé d'Afghanistan, Marion, une jeune et séduisante journaliste mariée à François Vely, homme d'affaires charismatique issu d'une famille juive convertie au catholicisme, et Osman, fils d'immigrés ivoiriens, ancien éducateur social en banlieue, devenu conseiller du président de la République. 
"L'insouciance" fait partie des premières sélections du Prix Goncourt et du Grand Prix du Roman de l'Académie française 2016.


Eric VUILLARD "14 juillet", éditions Actes Sud, 203 p

Pour Eric Vuillard,  les récits que nous avons du 14 juillet 1789 sont empesés ou lacunaires. "C'est depuis la foule sans nom qu'il faut envisager les choses", nous dit-il. A partir du 28 avril 1789, destruction de la "Folie Titon", propriété d'un riche industriel dont la prospérité était devenue insoutenable pour le peuple affamé, il nous donne donc à voir l'histoire de "pauvres diables", "ceux que l'Histoire a jusqu'alors laissé croupir dans le caniveau". Et comme on sait peu de choses sur ce qui s'est réellement passé au cours ces journées mémorables, cela laisse la part belle à l’imagination du romancier.
"14 juillet" fait partie des  premières sélections du Prix Fémina et du Grand Prix du Roman de l'Académie française 2016.

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