Les nouveautés du mois de janvier 2016

Olivier ADAM "La renverse", éditions Flammarion, 260 p
La renverse, c’est ce moment où Antoine, le narrateur, un trentenaire qui travaille dans une librairie en Bretagne, apprend que sa mère est impliquée dans un scandale sexuel avec Jean-François Laborde, l'ancien maire d'une commune de la banlieue parisienne dont elle a été l’adjointe. La question au cœur du roman est donc celle de la possibilité de se reconstruire lorsqu'une affaire de mœurs éclabousse une famille. Antoine et Laetitia, la fille de Jean-François Laborde, vont se lier et se perdre ensemble dans un voyage erratique pour tenter de survivre à l'humiliation.

Fabrice COLIN "La poupée de Kafka", éditions Actes Sud, 272 p
Le point de départ du roman est une anecdote, racontée par Dora Diamant, la dernière compagne de Kafka : une petite fille triste d'avoir perdu sa poupée est consolée par le grand écrivain qui invente des lettres que cette poupée écrirait à l'enfant. Ces lettres n'ont jamais été retrouvées, et constituent pour les spécialistes de Kafka une sorte de Graal. Julie Spieler entend bien être celle qui trouvera ces lettres, car elle y  voit le moyen de combler le profond fossé qui la sépare de son père, un universitaire spécialiste de Kafka.

Céline CURIOL "Les vieux ne pleurent jamais", éditions Actes Sud, 336 p
A 70 ans, Judith Hogen, comédienne française exilée à Brooklyn depuis sa jeunesse,  pense qu'elle n'a plus de rôle à jouer. Elle est un peu désorientée car son époux vient de décéder. Heureusement, son amie Janet, une femme drôle et opiniâtre qui accepte d'être un peu malmenée, lui vient en aide. Elle parvient à l'entraîner dans un voyage organisé qui va permettre à Judith de revisiter ses choix de vie.
Cela donne un roman sensible qui traite avec empathie du troisième âge de la femme.

Kéthévane DAVRICHEWY "L'autre Joseph", éditions Sabine Wespieser, 280 p
Deux enfants, tous deux prénommés Joseph, grandissent côte à côte dans les rues de Gori en Géorgie à la fin du 19ème siècle. L’ainé, surnommé Sosso, deviendra plus tard Staline, l’autre se perdra dans les profondeurs de l’histoire, jusqu’au moment où son arrière petite fille, écrivain, tentera de le faire renaître… L'auteur raconte la rivalité entre les deux garçons, nourrie par la rumeur qui dit qu’ils seraient demi-frères, une rivalité qui devient de plus en plus dure au fur et à mesure que les enjeux grandissent. Si Sosso est omniprésent dans le roman on est toutefois loin d’une biographie du jeune Staline. Pour Kéthévane Davrichewy, l'enjeu est tout autre : il s'agit de remettre son mystérieux arrière-grand-père à sa vraie place, c'est à dire dans sa propre vie.

Maryline DESBIOLLES "Le beau temps", éditions du Seuil, 231 p
Qui se souvient de Maurice Jaubert ?  Maryline Desbiolles consacre une biographie romancée en "trois mouvements" à ce compositeur qui fut l'un des inventeurs de la musique de cinéma et qui travailla pour les plus grands réalisateurs des années 30 (Vigo, Duvivier, Carné).  Disparu en 1940 sur le champ de bataille, Jaubert aura eu une vie brève mais particulièrement talentueuse.

Julie EWA "Les Petites filles", éditions Albin Michel, 416 p
Ce premier roman a pour personnage principal Lina, une jeune fille partie en Chine dans une région reculée pour y poursuivre ses études. Sollicitée par Thomas, un humanitaire, elle décide de lui apporter son aide dans l'enquête qu'il mène sur des disparitions d'enfants. Lina se retrouve ainsi pensionnaire d'un monastère et, sous prétexte d'écrire un roman ayant pour thème  la condition des filles et des femmes en Chine, elle se met à enquêter sur l'étrange disparition en 1991 d'une certaine Sun. Le lecteur se retrouve plongé dans un thriller qui fait alterner l'histoire de Sun et l'enquête de Lina, ménageant ainsi un rythme et une tension dramatique soutenus, avec en toile de fond les ravages de la politique de l'enfant unique imposée par les dirigeants du pays.

Michèle FORBES "Phalène fantôme", traduit de l'anglais (Irlande du Nord) par Anouk Neuhoff, éditions du Quai Voltaire, 288 p
A la fin des années 1960 dans un Belfast agité par les violences entre Catholiques et Protestants, Katherine a tout d'une femme comblée : trois petites filles, un bébé adorable, et George son mari qu'elle aime. Mais Katherine a un passé. Vingt ans plus tôt en 1949, chanteuse lyrique amateur, passionnée par son rôle de Carmen, elle a fait connaissance de Tom, un jeune costumier. Le coup de foudre a été immédiat, alors qu'elle était déjà fiancée à George. L'auteur tisse une trame subtile où présent et passé bousculent le couple, obligeant Katherine et George à se rendre des comptes.

Emmanuel GRAND "Les salauds devront payer", éditions Liana Levi, 380 p
Tantôt roman social à l’ambiance trouble, tantôt thriller psychologique haletant, ce roman est une machiavélique histoire de vengeance et de rédemption qui a pour cadre une de ces petites villes du Nord, entre Douai et Valenciennes, minées par le chômage.

Haruki MURAKAMI "Ecoute le chant du vent" suivi de "Flipper", traduit du japonais par Hélène Morita, éditions Belfond, 300 p
Il s'agit des deux premiers romans du célèbre écrivain japonais, jusqu'ici inédits en France. Enfin traduits et réunis en un seul volume, précédés d'une préface de Murakami qui en explique la genèse, ils composent les deux premiers tomes de la « trilogie du Rat » et constituent une fable vibrante, critique de la société nippone des années 1970 : le cadre est réaliste, les mots sont crus, authentiques, et transportent le lecteur dans l’atmosphère enfumée des bars de Tokyo. Un voyage radical dans la nuit urbaine, où la poésie rencontre une réalité brutale.

Jean-François NAHMIAS "Les chemins de la fraternité", éditions Albin Michel, 518 p
En rupture avec sa famille bourgeoise, Frédéric débarque en 1865 dans le Paris brillant et effervescent du Second Empire.  Une jeune femme volage et un oncle franc-maçon vont se charger de son éducation amoureuse et intellectuelle, jusqu'au moment ou le désastre de Sedan le plonge au cœur de l'histoire. Dans une capitale assiégée, Frédéric, enflammé par les idées révolutionnaires, découvre sur les barricades de la Commune la fraternité, mais aussi la haine. Devenu chef des services du contre-espionnage, il est poursuivi par la rancune d'une redoutable «Veuve noire»...

Gaëlle NOHANT "La part des flammes", éditions Héloïse d'Ormesson, 560 p
Mues par un même désir de rédemption, trois rebelles femmes rebelles vont voir leurs destins scellés lors de l’incendie du Bazar de la Charité en mai 1897. Enlèvement, duel, dévotion, "La Part des flammes"  plonge le lecteur dans le Paris de la fin du XIXe siècle au cœur d’une histoire follement romanesque...

Jean d'ORMESSON "Je dirai malgré tout que cette vie fut belle", éditions Gallimard, 496 p
L'ouvrage revêt la forme originale d'une suite de compte-rendus de procès entre l'écrivain et son surmoi, avec de nombreux dialogues. C'est bien sûr un livre de mémoires mais qu'avec malice, l'auteur préfère appeler le "livre de sa vie". Cet ouvrage, dont le titre est tiré d'un beau poème d'Aragon, vient en tout cas démontrer qu'en matière de critique comme en matière d'éloge, on n'est jamais mieux servi que par soi-même. On y trouve aussi la confirmation  que l'auteur a connu le bonheur et a été heureux, qu'il a aimé la vie et  que celle-ci lui a bien rendu.

Anne PLANTAGENET "Appelez-moi Lorca Horowitz", éditions Stock, 216 p
Au début des années 2000, Lorca Horowitz, prétendument dactylo, se fait engager par l'un des plus grands cabinets d'architectes espagnols. Devenue leur secrétaire particulière, celle  que la presse décrit  comme une jeune femme grassouillette et mal dans sa peau va peu à peu se métamorphoser, volant l'identité de Madame et le compte en banque de Monsieur. En menant l'enquête, l'auteur finit par découvrir qu'un chagrin d'amour est peut-être à l'origine des actes de la jeune femme.  A partir de là, deux histoires vont se croiser, car la romancière, comme son personnage,  a vécu en Espagne ; comme elle, elle a aimé un homme ; et comme elle, elle a été broyée par la passion amoureuse... 

Kjell WESTÖ "Un mirage finlandais", éditions Autrement, 528 p
Matilda est sténodactylo chez l'avocat Claes Thune à Helsinski. Un soir de mars 1938, le Club du mercredi - un groupe de gentlemen qui se retrouvent chaque mois pour refaire le monde - est réuni dans le cabinet de son patron. Soudain, la jeune femme reconnaît la voix d'un homme qu'elle aurait préféré oublier..
Roman historique, roman politique, roman policier, "Un mirage finlandais" est aussi un grand roman européen.

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