Les nouveautés du mois de juin

Isabel ALLENDE "Le jeu de Ripper", traduit de l'espagnol (Chili) par Nelly et Alex Lhermillier, éditions Grasset, 448 p
L'écrivaine chilienne Isabel Allende, après avoir signé une vingtaine de livres depuis "La maison aux esprits" s'essaie pour la première fois au roman policier avec "Le jeu de Ripper". Il se présente comme le récit d'une adolescente marginale et surdouée, Amanda, adepte du jeu de rôle Ripper ("éventreur", en français)  qui se lance dans une enquête sur des crimes perpétrés à San Francisco. Mais l'auteur a l'art de camper des personnages attachants et l'intrigue policière passe presque au second plan.

Isabelle AUTISSIER "Soudain, seuls",  éditions Stock, 252 p
La navigatrice française qui connaît à la perfection la Patagonie raconte les aventures d'un couple, Louise et Ludovic, qui échoue sur une île déserte dans ce bout du monde. Un roman palpitant sur la survie de l'être humain, à l'épilogue dramatique.

Jean-Philippe BLONDEL "Un hiver à Paris", éditions Buchet-Chastel, 272 p
Jeune provincial, le narrateur débarque dans la capitale pour intégrer une classe préparatoire aux grandes écoles. Il va découvrir une solitude nouvelle et un univers où la compétition est impitoyable. Un roman cruel et lucide sur un aspect de la vie étudiante, et au-delà sur le délicat passage au monde adulte.

Jessie BURTON "Miniaturiste"traduit de l'anglais par Dominique Letellier, éditions Gallimard, 512 p
Un jour de l'automne 1686, Petronella Oortman, une jeune provinciale se rend à Amsterdam pour s'installer chez Johannes Brandt, le riche marchand qu'elle vient d'épouser. Elle a reçu en cadeau de mariage une maison de poupée qui représente la vaste demeure de son mari (l'auteure s'est inspirée d'une maison de poupée qui existe véritablement et que l'on peut voir au Rijkmuseum). Elle passe commande chez un miniaturiste de personnages pour habiter cette maison. Ces derniers, réalisés avec un remarquable souci du détail , vont lui permettre de comprendre les secrets de sa nouvelle famille, notamment les absences répétées de son mari. Ce roman constitue aussi un passionnant voyage dans la Hollande du XVIIe siècle.

Michel BUSSI "Maman a tort" , éditions Presses de la Cité, 512 p
Malone, trois ans et demi, vit dans un petit village de Normandie avec ses parents. Il affirme que sa maman n'est pas sa maman. Et si la vérité sortait vraiment de la bouche des enfants comme le prétend la sagesse populaire ? Tel est le point de départ du roman de Michel Bussi. Pour Vasile Dragonman, psychologue scolaire, il n'y a aucun doute : Malone s'accroche désespérément à ses souvenirs mais il y a urgence à agir car avec le temps la mémoire d'un enfant se dissout. Qui est vraiment Malone ?

Erri DE LUCA "Histoire d'Irène", traduit de l'italien par Danièle Valin, éditions Gallimard, 128 p
L'histoire d'Irène, une petite fille abandonnée sur une plage de Grèce, recueillie par un pope puis rejetée par celui-ci à l'âge de 14 ans. Devenue femme, Irène ne se sent bien que dans la mer au milieu des dauphins. On raconte d'ailleurs que l'enfant qu'elle attend a été conçu par un dauphin...
Deux autres récits accompagnent cette nouvelle.

François-Henri DESERABLE "Evariste", éditions Gallimard, 176 p
L'auteur nous propose la biographie romancée d’Évariste Galois, un jeune mathématicien qui a révolutionné sa discipline à 18 ans et qui a perdu la vie moins de trois ans plus tard dans un duel stupide en 1832. Une brève existence faite de chiffres mais aussi de passions où l'on croise Raspail, Nerval, Dumas et bien d'autres...

Hélène GESTERN "Portrait d'après blessure", éditions Arléa, 240 p
Héloïse et Olivier se trouvent dans le métro lorsqu'une bombe explose et les plonge dans le chaos et la terreur. Héloïse est inconsciente et gravement blessée et c’est Olivier qui, oubliant sa propre douleur, réussit à la dégager des décombres. Mais au moment de leur évacuation, un photographe leur vole ce moment de faiblesse et va, par cette photo violente et impudique, faire exploser une deuxième bombe dans leur vie. 

Douglas KENNEDY "Mirage"traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Bernard Cohen, éditions Belfond, 550 p
À partir d'une trame simple - un couple se rend en vacances à Essaouira  pour se retrouver, mais le mari disparaît à l'issue d'une dispute -, Douglas Kennedy tisse dans ce roman une incroyable enquête psychologique. Sous l’œil acéré du célèbre auteur américain, le Maroc devient le théâtre d'une intrigue où le suspense le dispute à la passion. 

Jean-Christophe RUFIN "Check-point", éditions Gallimard, 400 p
Deux camions fatigués, quatre hommes, une femme. Avec un sens aigu du suspense, l'auteur nous entraîne sur les traces d'un modeste convoi humanitaire à travers la Bosnie en guerre. Une façon très habile pour Jean-Christophe Rufin, ancien French doctor de s'interroger sur les enjeux actuels de l'humanitaire.

Gilbert SINOUE "L'aigle égyptien Nasser", éditions Tallandier, 416 p
En historien et romancier, Gilbert Sinoué restitue  dans cette biographie les deux visages de Nasser qui dirigea l'Egypte de 1954 à 1970 et porta la voix des arabes dans le monde entier : le premier est le jeune et brillant officier qui s'illustre dans la guerre israélo-arabe de 1948-1949, le patriote qui met un terme à 70 ans d'occupation britannique, le nationaliste qui défie l'Occident ; le second est le dictateur, l'homme des nationalisations à outrance qui plonge le pays dans un indicible marasme économique, l'inventeur des moukhabarat, la police politique égyptienne, le dirigeant qui va connaître avec la guerre des Six jours de 1967 son pire revers, aussi bien politique, militaire, stratégique que diplomatique. En résumé, la lumière et l'ombre de l'Aigle égyptien.

Valérie TORANIAN "L'étrangère", éditions Flammarion, 237 p
La narratrice retrace alternativement le destin d'Aravni, sa grand-mère qui a échappé de justesse au génocide arménien de 1915 et qui ne s'est ouverte à sa petite-fille que peu de temps avant sa mort, à l'âge de 96 ans, et ses propres souvenirs d'enfance, une enfance entre deux étages et deux cultures : le monde de sa mère, professeur de français normande aux cheveux blonds et raides, aux menus diététiques, ayatollah anti-télé...  Et le petit salon de sa grand-mère, qui ne parlera jamais français et la nourrit de gâteaux orientaux en la laissant regarder les Carpentier sur son poste de télévision. Un bel hommage à une femme, à une grand-mère aimée et à un peuple.

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